La France a rétabli ses quotas de visas délivrés aux ressortissants du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, plus d’un an après avoir annoncé restreindre leur nombre.
Pour la Tunisie, l’annonce avait déjà été faire il y a plusieurs mois. Pour l’Algérie et le Maroc, les discussions viennent de se terminer. La France est revenue sur la baisse des quotas de visas accordés à tous les pays du Maghreb. À l’origine de cette décision, prise à la rentrée de 2021, une restriction de la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, pour punir les ressortissants de ces derniers, accusés par Paris de ne pas faire les efforts suffisants en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Autrement dit, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie étaient accusés par le gouvernement français de ne pas coopérer lors des décisions d’expulsions de leurs ressortissants par la France.
Lors d’un voyage en Algérie, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune s’étaient accordés pour trouver, dans les délais les plus brefs, une issue à la crise. Concernant le Maroc, l’annonce d’un voyage présidentiel avait permis à Rabat d’espérer que la France revienne sur sa décision. Mais Emmanuel Macron n’a toujours pas voyagé en direction du royaume chérifien et ce séjour ne devrait pas être organisé avant le début de l’année.
En attendant, c’est son ministre de l’Intérieur qui est en charge du dossier. Gérald Darmanin s’est notamment rendu à Alger. Ce dimanche, il a indiqué le retour « à une relation consulaire normale » avec Alger. Le président algérien s’était entretenu avec le ministre ce lundi 12 décembre.
Les ministres de Macron ouvrent le terrain
Qu’est-ce qui a changé ? La Tunisie, on s’en souvient, avait vu ses quotas revenir à la normale après que Tunis avait levé les restrictions sanitaires pour pouvoir entrer sur son sol. Paris avait promis de revoir sa décision concernant les pays du Maghreb en fonction de l’assouplissement des restrictions sanitaires. Mais au fond, on savait que les discussions concernant les dossier migratoire était un prérequis.
Et outre l’Algérie, la ministre française des Affaires étrangères s’est rendue, de son côté, au Maroc vendredi dernier. Là encore, l’objectif du voyage était d’annoncer la fin de la baisse des quotas de visas. La cheffe de la diplomatie française assure qu’Emmanuel Macron souhaite « être dans une relation de partenariat exemplaire avec le Maroc, un partenariat d’exception, fraternel et moderne ». Une façon, surtout, de bien préparer le voyage du président, qui arrive en terrain pour le moins hostile.
« Cela permet à la France de continuer de montrer sa grande volonté de coopération à la suite des échanges qui ont eu lieu entre le président Tebboune et Macron », a lui indiqué Darmanin. Avouant que « la coopération en terme de sécurité, la sécurité civile » et « les échanges entre les deux pays » avaient permis un retour à la normale.
Pour mettre la pression sur les diplomaties algérienne, marocaine et tunisienne, Paris avait utilisé le levier des visas et touché directement les populations de ses pays. Un chantage payant, à en croire les décisions prises ces derniers jours.