Si le Burkina Faso, la Guinée et le Mali sont toujours dans la ligne de mire de la Cedeao, l’organisation continentale a décidé d’adoucir ses sanctions vis-à-vis du Niger.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de lever une grande partie des sanctions imposées au Niger à la suite du coup d’État militaire. Pour rappel, la Cedeao avait initialement menacé d’intervenir militairement dans le nouveau régime à Niamey avant de, finalement, faire profil bas et de n’imposer que des sanctions.
Les chefs d’État des pays membres se sont réunis à Abuja le samedi 24 février pour prendre cette décision. Les sanctions levées comprennent la réouverture des frontières et de l’espace aérien nigérien, l’autorisation des transactions financières entre le Niger et les autres pays de la Cedeao, ainsi que le dégel des avoirs de l’État nigérien, principalement pour des raisons humanitaires, selon le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray. Cependant, les sanctions individuelles et politiques restent en place, bien que des précisions supplémentaires n’aient pas été fournies.
La Cedeao décide, la population trinque
La libération immédiate du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, détenu avec son épouse par le régime militaire depuis sept mois, a également été réclamée lors du sommet. Il est important de noter que le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, également dirigés par des régimes militaires et sous le coup de sanctions de la Cedeao, ne sont pas concernés par ces annonces.
Ces sanctions ont eu un impact significatif sur le Niger, où le taux de pauvreté extrême dépasse les 40 %. Parallèlement, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont formé une Alliance des États du Sahel (AES) et ont annoncé leur intention de quitter la Cedeao. Le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire nigérien, a même évoqué la création éventuelle d’une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali.
L’annonce du retrait de ces trois pays de la Cedeao suscite des inquiétudes quant aux implications pour leurs citoyens, notamment en ce qui concerne la libre circulation et le droit de s’établir et de travailler dans les pays membres. La dernière réunion des membres de la Cedeao remonte au 9 février, lorsqu’ils ont appelé à la réconciliation avec les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso et les ont exhortés à rester dans le bloc régional.