Le dernier Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF) en 2025 dresse un tableau contrasté de la situation en Afrique.
Si certains pays enregistrent des progrès notables, d’autres connaissent des reculs préoccupants, illustrant les défis persistants auxquels sont confrontés les journalistes sur le continent.
Des avancées encourageantes
Parmi les pays africains, la Mauritanie se distingue en occupant la 33e place mondiale, devenant ainsi le premier pays arabe en matière de liberté de la presse. Cette progression est attribuée aux réformes entreprises depuis l’arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Ghazouani en 2019, favorisant un environnement plus propice au journalisme indépendant.
La Tanzanie, quant à elle, a réalisé un bond significatif de 46 places pour atteindre la 97e position. Ce progrès reflète une volonté politique d’assouplir le contrôle sur les médias, offrant ainsi un espace plus libre pour l’expression journalistique.
D’autres pays comme la Namibie (34e), le Cap-Vert (41e) et les Seychelles (37e) maintiennent des positions honorables, témoignant d’un engagement continu en faveur de la liberté de la presse.
Des reculs inquiétants
À l’inverse, plusieurs pays africains enregistrent des déclins notables. Le Sénégal, autrefois considéré comme un modèle régional, a chuté de 31 places pour se retrouver à la 104e position. Cette dégradation est liée à des poursuites judiciaires contre des journalistes et à une détérioration des conditions sécuritaires pour les professionnels des médias.
Le Sahel est particulièrement touché, avec le Niger (80e), le Burkina Faso (86e) et le Mali (114e) qui connaissent des reculs significatifs. Ces pays sont confrontés à des suspensions de médias étrangers, à des arrestations arbitraires de journalistes et à une instrumentalisation des régulateurs des médias à des fins politiques.
L’Érythrée reste en queue de peloton, occupant la 180e et dernière place du classement, illustrant un environnement extrêmement répressif pour la presse.

Le paysage de la liberté de la presse en Afrique en 2025 est marqué par des dynamiques contrastées. Si certains pays montrent des signes encourageants d’ouverture et de réformes, d’autres connaissent des reculs alarmants, souvent liés à des contextes politiques instables et à des atteintes aux droits fondamentaux. La vigilance et le soutien aux journalistes restent essentiels pour garantir une information libre et indépendante sur le continent.