Incapable d’assurer le recouvrement des taxes sur l’import-export, qui permettraient de combler le déficit des recette de l’Etat, le gouvernement égyptien a engagé un sous-traitant, la banque panafricaine Afeximbank.
Dans le cadre d’un marché conclu entre le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), une Egypte en manque d’argent a adhéré au système de garantie de transit. Ce système a été conçu par Afreximbank à l’échelle continentale et a coûté un milliard de dollars. Le but est d’améliorer la perception des impôts pour les Etats africains et de libérer les fonds de roulements. L’Egypte fait partie de ces pays qui ont bien du mal à assurer le recouvrement des taxtes.
D’où vient le problème?
Les fonds de roulement sont généralement transférés directement aux banques nationales et distribués dans les cadres des budgets des Etats. Dans le cas de l’Egypte, les fonds de roulement du premier trimestre ont été bloqués en garantie des crédits de transit. Lorsque les marchandises n’achèvent pas leur transit, les taxes ne sont pas payées. C’est là qu’interviendra Afreximbank, qui fournira en théorie les sommes dues et s’occupera d’auditer les personnes physiques ou morales et de recouvrir leur dette.
Un problème se pose avec ce deal : Afreximbank n’émettra les premières obligations de transit qu’au troisième trimestre 2021. De plus, la banque ne remplace pas les opérateurs existants, soit l’administration égyptienne, qui a été plutôt laxiste durant les huit derniers mois.
Le réel intérêt de l’Egypte est de gonfler son investissement dans l’autoroute Caire-Cap, prévue à la construction d’ici 2024. Le gouvernement du maréchal Sissi économisera plus de 37 millions du dollar par an en sous-traitant la collecte prévue aux fonds de roulement, en plus d’honorer ses engagements auprès du Comesa, faisant de l’Egypte le premier pays à financer le projet de l’autoroute parmi les dix pays participants.
Un enjeu africain
Le Comesa serait la première communauté économique africaine à appliquer pleinement un programme régional de garantie de transit, supprimant ainsi les dépôts à chaque frontière pour les commerçants, ce qui fluidifierait potentiellement le fret en Afrique.
Afreximbank estime que les coûts moyens de fret de la valeur totale des imports-exports représente 11,4% pour les pays africains, contre 6,8% pour le reste du monde. La cause est la séparation des dépôts en pourcentages à payer à chaque frontière, une procédure qui promeut la corruption des douanes.
L’apport de l’Egypte, bien que nuisible à ses recettes d’Etat, participera à accélérer la mise en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).