Quelque 200 élèves ont été enlevés d’une école coranique dans l’Ouest du Nigéria, à l’Etat du Niger. Selon un tweet du gouvernement local, le kidnapping aurait eu lieu dans l’après-midi du dimanche.
Pas de répit pour les autorités nigérianes. A peine un jour après la libération de 14 personnes dans le Nord du pays, des bandits enlèvent presque 200 élèves dans l’Ouest du pays. Dans le pays où la grande criminalité s’accélère et le terrorisme sévit, les enfants sont décidément les plus grandes victimes. Cette fois, les étudiants de l’école Salihu Tanko sont la monnaie d’échange des groupes criminels.
Un groupe armé a enlevé les étudiants d’une école coranique dans l’Etat du Niger. La police a été dépêchée sur les lieux, mais n’a pas pu rattraper les ravisseurs. Les autorités ont secouru certains des enfants. Trop jeunes pour traverser de longues distances, ils auraient été libérés par les bandits. L’école abritait, en effet, des étudiants de 7 à 15 ans. Un adulte, responsable de l’école, a aussi réussi à s’enfuir. Un des employés a été tué, un autre a été blessé.
It is reported that Bandits invaded Tegina town in Rafi LGA, shot one person dead & left one seriously injured as well as kidnapped an unconfirmed number of Islamiyya Students & Teachers from Salihu Tanko Islamic Sch alongside some passengers of a Sharon Bus travelling to Minna. pic.twitter.com/x1fqvBYtxT
— Niger State Gov’t (@NigerStateNG) May 30, 2021
Le gouvernement local sous pression, l’Etat fédéral silencieux
Au moment de l’attaque, quelque 200 enfants se trouvaient à l’école. Le gouvernement de l’Etat du Niger a ajouté sur twitter qu’un nombre non confirmé avait été enlevé. L’enlèvement est intervenu un jour après la libération de 14 étudiants issus d’une université dans le Nord-Ouest du Nigéria. Ces derniers avaient passé 40 jours en captivité. Les ravisseurs ont exécuté cinq de leurs camarades afin de convaincre le gouvernement et les familles de payer la rançon.
En ce qui concerne le kidnapping d’hier, un porte-parole de la police d’Etat a déclaré que l’attaque avait eu lieu à Tegina. La ville se trouve dans le Centre de l’Etat du Niger, dans l’Ouest du Nigéria. Elle est relativement proche d’Abuja, 400 kilomètres la séparent de la capitale du vaste Nigéria.
Ensuite, selon le communiqué du gouvernement local, l’attaque a été située dans le temps. Les assaillants auraient rejoint l’école vers 15 heures. On y lit aussi que les bandits avaient tiré sur les adultes présents sur les lieux. Ils ont ensuite rassemblé les enfants et les ont conduits dans la forêt voisine.
Durant l’attaque, une personne a été abattue et une autre grièvement blessée, a déclaré le porte-parole de l’Etat. Le propriétaire de l’école, Abubakar Tegina, a déclaré à Reuters : « J’ai vu une vingtaine de motos avec des gens lourdement armés ». Il a rajouté : « Ils sont entrés dans l’école et sont partis avec au moins 150 élèves », a-t-il affirmé. Abubakar, qui vit à 200 mètres de l’école, s’est caché pour éviter le sort de ses employés, dont un a été tué.
Meanwhile,11children who were too small and couldn't walk, among the kidnapped Islamiyya Students, were released by the Gunmen as reports also indicates that
— Niger State Gov't (@NigerStateNG) May 30, 2021
Le kidnapping des enfants, l’activité préférée des criminels au Nigéria
L’école contenait 300 élèves, les kidnappés vivaient aux alentours, dans l’internat de l’institution. Initialement, les bandits ont pris la quasi-totalité des élèves. Certains, en effet, avaient rejoint leurs familles de peur d’un évènement pareil. La plupart des élèves enlevés ces derniers mois ont été attaqués dans des internats. Les assaillants avaient libéré 11 des élèves qui étaient « trop jeunes et ne pouvaient pas marcher très loin » selon les tweets du gouvernement de l’Etat du Niger.
Les groupes armés connus comme les « bandits » au Nigéria kidnappent des enfants contre rançon, pillent des villages et volent du bétail. Le dernier kidnapping a eu lieu le 20 avril, lorsque des hommes armés ont attaqué l’université de Greenfield plus au Nord du pays. Ils avaient enlevé 25 étudiants et tué un membre du personnel. Les ravisseurs ont tué cinq de ces étudiants afin de forcer les familles et le gouvernement à payer une rançon. Selon la presse locale, la libération des 14 étudiants de Greenfield samedi aurait coûté 440 000 dollars.
Les groupes criminels ont des camps dans les Etats de Kebbi, Zamfara, Niger, Oyo et Kwara. Le long de la frontière nigérienne et jusqu’au Nord-Est, le groupe terroriste Boko Haram est une menace permanente. Sa zone d’influence s’étend du Kaduna, au Centre, jusqu’à Borno, au Nord-Est sur les rives du Lac Tchad. Le groupe terroriste enlève aussi des enfants contre rançon. Dernièrement, Boko Haram mène une offensive contre l’armée nigériane. Depuis le début d’avril, des dizaines de civils et de soldats sont morts. Dernièrement, une rumeur a circulé sur la blessure, voire la mort, du leader du groupe au Nigéria, Abubakar Shekau. L’armée nigériane n’a toujours pas confirmé cette information.