Un kamikaze au volant d’une voiture piégée a attaqué un point de contrôle de police à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, ce lundi 15 février. Les policiers ont ouvert le feu préventivement à la suite du signalement d’un point de contrôle que le véhicule avait contourné quelques minutes auparavant.
Quelques véhicules civils ont été endommagés par l’explosion qui s’en est suivie. On compte deux morts et plusieurs blessés. L’intervention des forces de l’ordre a été relativement efficace, la charge explosive ayant été conséquente. Cependant, l’attaque porte une signification plus profonde : le groupe terroriste Al Shabab est déterminé à mettre des bâtons dans les roues du processus électoral.
Ce n’est pas la première fois que cette zone de Mogadiscio se fait attaquer par le groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, il s’agit de la quatrième attaque en à peine deux mois. Et forcément, les cibles des terroristes sont toutes désignées : le palais présidentiel, le siège du Parlement et le ministère de l’Intérieur.
Un paysage figé
Al Shabab est un groupe terroriste actif en Somalie depuis 15 ans. Son mode opératoire est toujours le même : le groupe n’a jamais cessé de viser les forces de sécurité et très rarement utilisé des explosifs ou des kamikazes. Cependant, les dernières attaques ont été réalisées plus proches du palais présidentiel. Le groupe terroriste tente de faire parvenir un message au président Mohamed Abdullahi Mohamed : les élections n’auront pas lieu.
Le labyrinthe politique somalien n’aide pas, entre les débats des représentants du Somaliland et du Puntland avec l’Etat, les accusations de part et d’autre du spectre politique, le président qui commence à perdre sa légitimité avec son mandat largement achevé et les violences qui repoussent la tenue d’un scrutin à chaque nouvelle attaque… Cela n’en finit plus.
Même la délégation onusienne se cache dans le camp des Casques bleus de l’ONU, sans offrir aucune solution, comme si l’ONG appelait à un combat d’arène pour soutenir les vainqueurs.