Le 9 avril, les Djiboutiens voteront pour leur président. Une élection jouée d’avance, qui intéresse peu aussi bien au niveau national qu’international.
Le 26 mars dernier, les sons des trompettes et des tambours lançaient, à Tadjourah, la campagne officielle en vue d’une présidentielle dont peu doutent de l’issue. Pour la cinquième fois, Ismaïl Omar Guelleh brigue un mandat. Et le 9 avril prochain, il n’aura, face à lui, qu’une bien faible opposition.
Seul concurrent, en effet, Zakaria Ismaïl Farah ne devrait pas peser bien lourd. D’autant qu’il n’a, derrière lui, aucun parti politique. Zakaria Ismaïl Farah fait d’ailleurs partie de cette opposition contrôlée par le pouvoir, puisque ce n’est un secret pour personne : il est un proche de l’entourage du président actuel.
Une opposition apathique
Pour cette présidentielle, « IOG » n’a pas eu grand-chose à faire. Il a en effet face à lui une opposition aussi faible que désunie. Huit ans après s’être réunie sous la bannière de l’Union pour le salut national, une coalition censée mettre des bâtons dans les roues du président, les opposants n’ont pas réussi à s’entendre : ils n’ont présenté aucun candidat, n’ont pas vraiment appelé au boycott et semblent aujourd’hui résignés. Du pain béni pour l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) d’Ismaïl Omar Guelleh, qui vit une campagne plutôt tranquille.
D’autant que le président djiboutien peut s’appuyer sur un bilan positif. Dans les secteurs sanitaire, industriel ou social, il a posé peu à peu les pierres de son succès.
Un bilan qui parle pour lui
Si bien que même la pandémie de Covid-19 n’a pas eu raison de lui. La récession devrait être évitée à Djibouti et avec un PIB multiplié par six en vingt ans, le petit pays africain n’a pas à se plaindre de son évolution.
Seule inquiétude de la population locale : la situation dans les pays voisins. Mais pendant que le Soudan, l’Erythrée et l’Ethiopie s’embrasent, Djibouti continue son bonhomme de chemin.
Difficile, dans ces conditions, pour l’opposition, de prôner l’alternance. Et si le Mouvement pour le Développement et la Liberté (MoDeL) parle de « panique du régime face au désintérêt » de la population pour le vote du 9 avril, dénonçant une campagne qui se joue dans une « indifférence tout simplement spectaculaire », le président devrait logiquement être largement réélu. Et préparer tranquillement son sixième mandat.