L’Afrique du Sud a rencontré les responsables de Netflix. Dans les prochaines semaines, les autorités locales devraient imposer à la plateforme de diffuser 30 % de contenu africain.
Et si Netflix proposait un nombre imposé de productions locales dans chaque pays où il est présent ? C’est l’idée de l’Afrique du Sud, dont le gouvernement réfléchit à obliger la plateforme de streaming à proposer 30 % de contenus locaux dans son catalogue sud-africain. Voilà plusieurs mois que la nation arc-en-ciel planche sur ce sujet. Et cela passera forcément par une nouvelle réglementation qui sera imposée à tous les sites étrangers de streaming.
Lundi dernier, le représentant de Netflix en Afrique du Sud a été entendu par les autorités locales, à savoir le ministère de la Communication. Une discussion qui s’est basée sur une série de recommandations contenues dans un « livre blanc » sorti l’an dernier. Mais Netflix n’a que moyennement apprécié l’entrevue. Shola Sanni, directrice de la politique publique pour l’Afrique subsaharienne de Netflix, « il pourrait y avoir une façon moins lourde d’aborder les choses ».
Car, lors de l’audience, le ministère de la Communication a été clair : l’Afrique du Sud imposera bel et bien des quotas à Netflix, concernant les productions nationales. D’ores et déjà, la plateforme américaine de streaming s’est mise en relation avec l’autorité sud-africaine de régulation du cinéma pour lancer des coproductions sud-africaines. Reste désormais à savoir quand et comment seront appliqués ces quotas.
Une opportunité pour les plateformes africaines ?
Si Netflix a récemment lancé un programme de financement de projets, Netflix Screenwriters Fellowship, à hauteur de 32 millions de dollars, pour mettre en avant les communautés marginalisées et donc laisser plus d’opportunités aux scénaristes africains, la plateforme est encore loin de pouvoir répondre aux exigences sud-africaines de diffuser un tiers de contenus locaux.
Une aubaine pour les plateformes africaines, parmi lesquelles MultiChoice. L’opérateur sud-africain propose plusieurs services de streaming : DStv, GOtv ou encore Showmax. Interrogé par CNN Connecting Africa, le patron de MultiChoice affirme avoir « dépensé plus de 135 millions de dollars dans des productions de contenu local à travers le continent, et le plan est d’augmenter le quota de contenu local de notre catalogue à 45 % ».
MultiChoice veut ainsi répondre à une demande bel et bien présente sur le continent : les productions locales, si elles sont de bonne qualité, surpassent les programmes étrangers. « Si nous nous concentrons sur l’hyper-localisation comme principal facteur de différenciation, nous réussirons », affirme Calvo Mawela.
Outre l’Afrique du Sud, d’autres pays réfléchiraient actuellement à imposer des quotas pour privilégier les contenus africains.