La capitale tanzanienne, Dar es Salam, a connu un mouvement diplomatique d’ampleur. Le nouveau dispositif du ministère de référence revit, sous la présidente Samia Suluhu Hassan.
La Tanzanie a connu un flux de visites diplomatiques. Ce contexte contraste avec l’ère du nationalisme de Magufuli. Bien que la présidente Suluhu Hassan ait laissé en place le représentant tanzanien auprès de l’ONU, elle a opéré un remaniement au niveau national. La nouvelle ministre des Affaires Etrangères, Liberata Mulamula, fait partie du cercle intérieur de la présidente. En effet, Mulamula a été ambassadrice tanzanienne aux Etats-Unis du temps où Samia Hassan était ministre d’Etat pour les Affaires de l’Union. La nouvelle ministre des Affaires Etrangères doit donc son ascension au sein de la diplomatie tanzanienne à la présidente.
Donc, sous la nouvelle administration diplomatique en Tanzanie, le mouvement diplomatique s’est intensifié. Le sous-secrétaire d’Etat britannique à l’Afrique, James Duddridge, a visité la Tanzanie le 11 mai. Il s’agit de la première visite diplomatique britannique en Tanzanie depuis 2019. Et ce ne serait pas une simple visite de courtoisie, Duddridge aurait tenu des réunions avec 6 ministres. A l’ordre du jour : le financement des projets bilatéraux entre la Tanzanie et la Grande-Bretagne. Le gouvernement britannique avait décidé la fermeture ou la réduction du budget de 15 entreprises tanzaniennes. Duddridge serait parti en Tanzanie pour y remédier. Outre la délégation britannique, la diplomatie tanzanienne a reçu cinq lettres de créances de diplomates étrangers. En l’occurrence, celle du nouvel ambassadeur turc Mehmet Güllüoglu.
Ambassador Dr. Mehmet Güllüoğlu has presented today (15 April) a copy of his credentials to H.E. Liberata Mulamula, Minister for Foreign Affairs and East African Cooperation of the United Republic of Tanzania. pic.twitter.com/uM2jMusg0R
— Turkey in Tanzania (@TCDARSSELAMBE) April 15, 2021
Et ce n’est pas fini
Le poids-lourd d’Ankara était, entre autres, le directeur du Croissant rouge turc. Aussi, il a occupé la gestion de l’AFAD de Turquie, l’agence de gestion des catastrophes et des urgences. Il a travaillé étroitement avec plusieurs ONG depuis le début de la guerre syrienne, et dans plusieurs pays africains. Güllüoglu était aussi responsable de l’attribution des aides humanitaires en Afrique. Par ailleurs, il avait déployé un programme d’aide forfaitaire aux jeunes diplômés tanzaniens.
Parmi les ambassadeurs ayant récemment assumé leurs postes en Tanzanie, figurent aussi Marco Lombardi d’Italie, et Ricardo Mtumbuida du Mozambique. Ce dernier, un ex-dirigeant des renseignements mozambicains, aurait pour mission d’assurer la collaboration de Samia Suluhu dans le dossier de la guerre civile. Plus précisément, Cabo Delgado, sur la frontière entre le Mozambique et la Tanzanie, est un champ de guerre. Par ailleurs, la première salve de l’armée européenne a déjà mis le pied au Mozambique. Des centaines de « formateurs » portugais ont été déployés pour l’étude du terrain.
Toutefois, la Tanzanie n’a jamais été mêlée au conflit entre l’Etat mozambicain et ses némésis. D’un côté, les insurgés des Forces Démocratiques alliées (ADF) tiennent la partie Nord et Sud de Cabo Delgado. Et les terroristes d’Ansar al-Sunna, affiliés à Daech, ont dernièrement envahi la partie Est de la région.
Enfin, la ministre tanzanienne Mulamula a aussi reçu son homologue sud-africaine Naledi Pandor. D’autres visites officielles au ministère tanzanien ont suivi. A savoir celle de l’ambassadrice chinoise Wang Ke, l’ambassadeur russe Yuri Popov, ainsi que Charles Karamba du Rwanda. Une visite de la diplomate marocaine Nezha Alaoui M’hammdi est aussi prévue dans les prochains jours. Autrement, selon Africa Intelligence, la Tanzanie surfe sur une promesse de financement de la Banque mondiale, à hauteur de 1,15 milliards de dollars.