Emmanuel Macron, le président français, a demandé à participer au prochain sommet des BRICS. Des pays européens se verraient bien rejoindre le groupement.
En mars dernier, la France réalisait une opération financière assez inédite : pour payer un contrat de gaz naturel liquéfié (GNL) conclu avec les Émirats arabes unis, Paris utilisait des yuans chinois, là où le France était plus habituée à utiliser des dollars. « C’était la première fois qu’un pays européen, allié des États-Unis, réalisait une transaction importante via la monnaie de son rival », indique la publication Cointribune qui estime que « ce développement qui n’est pas anodin en dit long sur la guerre géopolitique jouée en défaveur de l’Amérique ».
La France chercherait-elle à s’éloigner de Washington ? Ou, simplement, a-t-elle décidé de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ? En tout cas, un autre fait étonne : le président français Emmanuel Macron a demandé à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa d’être invité au prochain sommet des BRICS, qui doit théoriquement avoir lieu à Pretoria. Un intérêt confirmé par la ministre française des Affaires étrangères qui estime que « dialoguer est toujours positif, même quand on n’est pas 100 % d’accord sur tout ».
Paris, en simple observateur ?
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, de son côté, assure qu’une présence française lors d’un sommet des BRICS serait « une innovation ». Mais pas sûr que cela plaise à tout le monde. On se souvient que la demande d’invitation d’Emmanuel Macron à un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en octobre dernier à Dakar avait provoqué la colère de plusieurs participants, et le rendez-vous avait finalement été annulé pour éviter de froisser les États membres ou le président français. Reste que, cette fois, la situation est différente.
Car depuis plusieurs semaines court une drôle de rumeur. La France serait en effet potentiellement candidate pour intégrer les BRICS. Watcher Guru, l’un des principaux médias de la cryptosphère, estime que la France pourrait être « le premier pays européen à rejoindre l’alliance ». Il y a un mois, sans les citer, l’ambassadeur sud-africain des BRICS, Anil Sooklal, a confirmé que certains pays européens avaient exprimé leur intérêt pour rejoindre le mouvement. La France pourrait, selon les observateurs, en faire partie pour des raisons financières : Paris cherche en effet à mettre fin à sa dépendance au dollar américain, en termes de commerce mondial.
La Biélorussie se positionne
Dans ses mots, d’ailleurs, le président français Emmanuel Macron a appelé l’Europe à « résister » à la tentation que le Vieux-Continent devienne une succursale des États-Unis. Mais si les raisons d’une candidature française aux BRICS étaient purement liées à une bataille conte la dépendance au dollar, elles seraient un échec. Car, on l’a vu lors de la rencontre les ministres des Affaires étrangères française et sud-africaine, dès lors qu’il s’agit de politique, Paris et Pretoria sont en désaccord. Une participation d’Emmanuel Macron au sommet des BRICS « ne peut se faire que dans le plein respect du droit international », a déjà prévenu Paris, qui indique à demi-mots qu’une présence du président français nécessite que Vladimir Poutine soit, lui, exclu du sommet.
La France aux BRICS, cela reste donc pour le moment un fantasme. Mais ce n’est pas pour autant que les BRICS ne pourront pas, un jour, accueillir d’autres pays européens. On le sait, plusieurs États ont fait part de leur intérêt à rejoindre le mouvement ou ont même, pour certains, effectué une demande d’adhésion. Du côté européen, un pays a déjà exprimé son envie de rejoindre les BRICS : la Biélorussie. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a appelé à une union économique avec les BRICS. Et avec l’appui de Moscou, la Biélorussie pourrait avoir effectivement des chances de rejoindre un jour l’alliance des non-alignés.