Un avion français a pu survoler l’Algérie, plus de quatre mois après la fermeture du ciel algérien aux appareils militaires français.
Si la fin 2021 a été très tendue entre Alger et Paris, ce début d’année semble être plus calme entre les deux capitales, qui ont multiplié, ces dernières semaines, les signes d’apaisement. Début octobre dernier, Alger rappelait son ambassadeur en France, « à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribués nommément au président de la République française ».
L’Algérie exprimait alors « son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos ». Lors d’une conversation informelle, Emmanuel Macron avait supposément affirmé que, après son indépendance en 1962, l’Algérie s’était construite sur « une rente mémorielle » qui avait été entretenue par « le système politico-militaire ».
Brouille diplomatique
S’en était alors suivie une série de décisions fortes : après le rappel pour « consultations » du diplomate algérien Antar Daoud, l’Algérie avait, selon un porte-parole de l’état-major français, interdit le survol de son territoire aux avions militaires français.
Mais le 5 janvier dernier, l’ambassadeur Antar Daoud avait fini par regagner la France et avait repris son poste dans la capitale française. Un mois plus tard, le 8 février, le président Emmanuel Macron faisait un premier pas vers Alger concernant la fameuse « rente mémorielle » dont il avait parlé précédemment et rendait hommage aux victimes du massacre du métro de Charonne en 1962. De quoi satisfaire Alger, qui a alors accepté de lâcher du lest vis-à-vis de Paris.
Détente entre militaires
Cette semaine marque donc un tournant dans les relations entre les deux pays : la presse algérienne affirme en effet qu’un Airbus français a fini par recevoir l’autorisation de traverser l’espace aérien algérien. Le 17 février dernier, le chef d’état-major français des armées, le général Thierry Burkhard, a d’ailleurs annoncé sur Twitter avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue algérien, le général Saïd Chengriha.
Entretien avec mon homologue 🇩🇿 le général Chanegriha. Échanges sur la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, en particulier sur la menace terroriste. Volonté commune de renforcer la coopération entre nos deux armées. pic.twitter.com/3hiLpWrv7q
— Chef d’état-major des armées (@CEMA_FR) February 17, 2022
Un entretien qui aurait permis l’autorisation de survol d’un avion de l’armée française dans le ciel algérien, le lendemain. Jeune Afrique affirme de son côté que l’appel entre les deux chefs d’état-major a eu lieu le 15 février et que les deux hommes ont évoqué, ensemble, « la reprise de la coopération militaire entre les deux pays ». Les marines française et algérienne devrait, à l’avenir, à nouveau travailler ensemble, selon des sources proches de l’armée algérienne.