Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, hier, la grâce d’une cinquantaine de personnalités liées à des « crimes de sang » pendant les crises post-électorales. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ne sont pas concernés.
Lors d’une déclaration solennelle à l’issue d’un Conseil national de sécurité, le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité, Fidèle Sarassoro, a dressé un bilan positif du dispositif mis en place pour la CAN, exhortant à poursuivre « l’esprit de cohésion ». Dans la foulée, le président Ouattara a gracié 51 personnalités condamnées pour leur implication dans les crises post-électorales et pour atteinte à la sûreté de l’État.
Parmi les personnes graciées, figurent notamment le général Bruno Dogbo Blé, Gnatoa Katet Paulin, Katé Kouamé Jean-Baptiste et Kamagaté Souleymane. Six autres personnalités bénéficieront d’une remise en liberté provisoire. De plus, un mémorial en hommage aux graves crises qu’a connues le pays sera bientôt érigé.
Cette décision de grâce, saluée comme un signe de rassemblement et de décrispation politique, concerne principalement des personnes associées à la désobéissance civile en 2020, ainsi que des soutiens importants de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro. Mais ces deux-là ne sont pas concernés. Si, pour Soro, la volonté du chef de l’Etat est de persister à l’empêcher de rentrer en Côte d’Ivoire, Gbagbo, lui, espère toujours pouvoir se présenter à la présidentielle de 2025.
Concernant les grâces, le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) a toutefois réclamé des réparations pour les victimes, soulignant l’importance de reconnaître leurs souffrances.
Cette initiative de réconciliation nationale ouvre la voie à un dialogue politique renouvelé. Des questions clés, telles que la réintégration de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, le statut de Guillaume Soro et les réformes électorales, devront être résolues avant les élections présidentielles de 2025.