La semaine dernière, la proposition d’amnistie déposée par Les Démocrates a été rejetée par la commission des lois de l’Assemblée nationale béninoise.
Il y a quelques jours au Bénin, la proposition de loi spéciale d’amnistie concernant des personnalités de l’opposition en exil ou en prison a été rejetée par la commission des lois de l’Assemblée nationale. Alors que le président béninois Patrice Talon avait, un temps, fait des gestes d’apaisement en faveur de ses opposants, allant jusqu’à libérer des prisonniers politiques, deux cas semblent insolubles : ceux de Joël Aïvo et Reckya Madougou.
Condamnés à respectivement 10 et 20 ans de prison en décembre 2021, les deux opposants n’ont, jusqu’à aujourd’hui, jamais aperçu de quelconque espoir du côté du palais présidentiel. Introduite par Les Démocrates, le parti qui avait investi Madougou lors de la dernière présidentielle, la proposition a été refusée par la majorité présidentielle. Un élu de l’opposition y voir de la simple « méchanceté gratuite », tandis qu’un député du pouvoir assure que le texte présenté par l’opposition était « techniquement une salade russe ».
Selon l’avocat de Joël Aïvo, d’autres tentatives devraient être prévues par Les Démocrates. « Je me réjouis déjà d’apprendre que Les Démocrates ont déjà annoncé qu’ils réintroduiront inlassablement ces propositions », indique-t-il, assurant que le seul décideur du passage de cette loi en commission reste, à ce jour, Patrice Talon.
« C’est à Patrice Talon et à son régime de comprendre que on ne peut pas avoir peur des Béninois. S’il a réussi à négocier une amnistie par une loi après les événements de 2019, il est normal que d’autres Béninois lui demandent d’apaiser à nouveau le pays par une nouvelle loi d’amnistie pour des événements pour lesquels les forces de l’ordre béninoises sont aussi impliquées qu’elles l’étaient en 2019 », ajoute l’avocat.
Thomas Boni Yayi, l’ancien président, a rencontré plusieurs fois Patrice Talon pour tenter de lui faire changer sa décision concernant Reckya Madougou. Il y a quelques semaines, une centaine d’universitaires africains et français ont publié une tribune dans laquelle ils demandaient à Patrice Talon « que tout soit mis en œuvre pour la libération du professeur » Aïvo.
À mi-parcours de son mandat, Patrice Talon reste déterminé. Si de nouveaux projets de loi devraient arriver sur la table du parlement béninois, les textes devraient être retoqués les uns après les autres, tant que Patrice Talon sera au pouvoir.