Pendant trois mois, les Guinéens n’ont plus eu accès à internet. La connexion a été rétablie, quelques jours après la dissolution du gouvernement.
Après une longue période d’obscurité numérique, l’internet revient enfin en Guinée. Les restrictions d’accès à internet, en vigueur depuis trois mois, ont été levées dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques jours seulement après la dissolution du gouvernement. Cette décision des autorités guinéennes intervient dans un contexte de tension sociale croissante et de remise en question du pouvoir en place.
Les autorités avaient justifié ces restrictions par des préoccupations sécuritaires, mais leur levée soudaine a pris de court la population guinéenne. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent, exprimant à la fois la surprise et le scepticisme quant aux intentions des dirigeants. Un internaute dénonce le jeu politique des gouvernants, accusés de vouloir se disculper en mettant en cause certains membres du gouvernement précédent dans cette affaire.
Cette décision intervient également en réponse aux revendications des syndicats, qui avaient appelé à une grève générale à partir du 26 février, incluant la levée des restrictions sur internet parmi leurs principales demandes. Cela soulève une fois de plus les questions sur la capacité des dirigeants à répondre aux aspirations de la population et sur leur compréhension du rapport de force dans le pays.
Cependant, ces restrictions sur internet n’étaient pas les seules mesures controversées prises par le gouvernement. La suppression de chaînes de télévision et le brouillage de fréquences radio ont également contribué à aggraver les tensions, notamment parmi les journalistes. Un responsable syndical de la presse fait actuellement face à une peine de prison ferme pour avoir appelé à manifester contre ces censures médiatiques.
Depuis 2022, la Guinée interdit les manifestations. Une mesurea imposée par les militaires au pouvoir depuis septembre 2021. Le renversement du président Alpha Condé, alors qu’il tentait de briguer un troisième mandat, a plongé le pays dans une instabilité politique qui perdure, malgré les efforts pour restaurer la démocratie et les libertés civiques.