Au Nigeria et au Ghana, le regain pour le franc CFA ouest-africain montre la fragilité des deux monnaies locales, le naira et le cédi.
C’est une situation inédite : dans plusieurs pays, les transactions s’effectuent en francs CFA en lieu et place des devises locales. C’est le cas notamment au Nigeria et au Ghana, indique l’agence Ecofin. Alors que les deux pays représentent, à eux seuls, 60 % du produit intérieur brut de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ils ont vu leurs monnaies respectives chuter. L’occasion de faire du franc CFA ouest-africain une référence monétaire. Explications.
La dépréciation du naira et du cédi a provoqué, en effet, un regain d’intérêt pour le CFA, qui est aujourd’hui plus facilement convertible et plus stable que les deux devises nigériane et ghanéenne.
Pourtant, le cédi est, sur le papier, plus fort que le CFA face au dollar. Mais avec une chute de 90 % de sa valeur de convertibilité, on est loin de la baisse de 19 % enregistrée par le franc CFA. Dans des proportions moindres, le naira a subi également une grosse chute, très préjudiciable. C’est surtout aux abords des frontières nigérian et ghanéenne que les achats en CFA s’effectuent, provoquant au passage des hausses de prix très visibles.
Mais la situation va-t-elle perdurer ? À l’instar des cours de devises, tout évolue rapidement. En septembre 2021, Africa 24 indiquait la chute du CFA face au naira et au cédi.
Début 2020, le Ghana avait évoqué l’idée d’abandonner sa monnaie locale pour rejoindre l’Eco, le nom de la nouvelle monnaie commune ouest-africaine qui devait remplacer le franc CFA à la fin de l’année. Quatre ans plus tard, le projet n’a toujours pas vu le jour.