Plusieurs dizaines d’hommes de Wagner auraient quitté la Centrafrique ces derniers jours. Simple rotation normale ou réorganisation en vue pour le groupe paramilitaire russe ?
C’était prévisible. Après la rébellion de Wagner en Russie, du changement était attendu. Plusieurs options s’offraient à Vladimir Poutine pour reprendre la main sur le groupe paramilitaire qui avait tenté de le déstabiliser. Parmi celles-ci, la possibilité de se séparer de d’Evgueni Prigojine et de faire en sorte que le ministère russe de la Défense reprenne la gestion du groupe. Mais aussi une option consistant à laisser l’Afrique à l’ex-« cuisinier » de Poutine. Peu après la rébellion, plusieurs dirigeants africains avaient cependant tenu à rappeler leur attachement à Moscou plutôt qu’à Prigojine, simple « sous-traitant » du Kremlin.
Finalement, tout semble s’accélérer et une solution pourrait avoir été trouvée par le Kremlin. En effet, ces derniers jours, plusieurs mercenaires de la société russe paramilitaire auraient quitté la République centrafricaine. La presse locale, Oubangui Médias en tête, indique en que des camps sont actuellement en train de se vider.
De premiers départs seraient intervenus lundi et se seraient poursuivis ces derniers jours. Sont concernés des camps abritant jusqu’à aujourd’hui des membres de Wagner dans le nord et le nord-est de la Centrafrique. Certains mercenaires auraient quitté la ville de Moyenne-Sido, par exemple, à la frontière du Tchad et de la RCA.
Plusieurs sources diplomatiques évoquent le départ de 500 hommes de Wagner. Ceux-ci auraient pour objectif de rejoindre Prigojine en Biélorussie, en passant par la Libye. Problème : le patron de Wagner ne serait en réalité par exilé à Minsk. Prigojine, selon le président de Biélorussie, est « à Saint-Pétersbourg. Ou peut-être s’est-il envolé ce matin pour Moscou. Ou peut-être est-il ailleurs. Mais il n’est pas en Biélorussie ».
Alors de quoi le départ des hommes de Wagner est-il le nom ? Selon Alexandre Loukachenko, Prigojine va continuer à « travailler pour la Russie », laissant penser que le patron de Wagner se serait réconcilié avec Poutine. Si tel est le cas, difficile de comprendre pourquoi les hommes du groupe paramilitaire ont déserté 14 de leurs 47 camps.
Là encore, plusieurs options sont avancées : les paramilitaires pourraient avoir refusé la réorganisation de Wagner et le fait que le ministère russe de la Défense en prenne la direction. Mais peut-être faut-il également envisager un mouvement classique. En effet, plusieurs observateurs assurent que les mercenaires sont partis pour ensuite être remplacés. Une rotation qui, en ce moment, inquiète mais qui n’aurait donc rien d’anormal.
Car la Russie a confirmé vouloir travailler au Mali et en Centrafrique.