Les élus sud-africains ont voté en faveur de la couverture santé universelle. À court terme, les citoyens du pays pourront se faire soigner gratuitement dans les hôpitaux.
C’est une véritable révolution. Sur le papier, en tout cas. En Afrique du Sud, le Parlement vient tout juste d’adopter un projet de loi sur la mise en place d’une couverture santé universelle. Le texte, intitulé « National health insurance », est passé mardi, mais doit encore être présenté devant la chambre haute du Parlement, le Conseil national des provinces.
Si, du côté du gouvernement, la Sécurité sociale pour tous est une véritable avancée, « historique » selon les mots du ministre de la Santé, Joe Phaahla, du côté de l’opposition, on reste sceptique. La faute à des hôpitaux surchargés et mal équipés. Alors que le ministre de la Santé prévoit désormais « un système de soins de santé équitable, accessible, abordable et solide », l’opposition prédit plutôt un effondrement de tout le secteur de la santé.
Concrètement, si elle est définitivement adoptée, la loi « garantira à tous les Sud-Africains l’accès à la même clinique ou au même hôpital (public ou privé), près de leur lieu de résidence ou de travail, sans qu’ils aient à payer. Le gouvernement paiera ». Une sécurité sociale calquée sur les systèmes de plusieurs pays occidentaux, qui sera alors financée par les impôts et les taxes.
Pour l’Alliance démocratique (DA), le projet de loi n’est qu’une manœuvre électorale qui doit permettre au parti au pouvoir, l’ANC, d’engranger des voix lors des élections générales prévues l’an prochain. Mais avec à peine 16 % des Sud-Africains qui disposeraient d’une assurance médicale privée, la loi est symbolique dans un pays dont l’histoire est marquée par l’apartheid. D’autant que la reconnaissance du droit à la sécurité sociale est inscrit dans la Constitution de 1996.
Reste désormais à voir comment évoluera la situation des hôpitaux privés. Ces derniers regrettent d’avoir été associés à ce nouveau texte, certains de leurs actes ne devraient plus être couverts par l’assurance nationale. Les dirigeants d’établissements privés estiment qu’ils seront les financeurs du secteur public.