Ce 29 décembre débute le procès des 46 soldats ivoiriens emprisonnés au Mali. Depuis plusieurs mois, ce dossier envenime les relations entre Abidjan et Bamako.
L’affaire empoisonne les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire depuis près de six mois. Ce 29 décembre, les 46 soldats ivoiriens encore détenus au Mali, où ils ont été arrêtés le 10 juillet dernier, sont jugés par la cour d’assises de Bamako. Trois d’entre eux — des femmes — avaient été libérés sur ordre du président de la transition, Assimi Goïta, en septembre. Les autres sont toujours accusés de mercenariat, malgré les tractations d’Alassane Ouattara, le président ivoirien, qui espérait voir ses compatriotes rentrer au pays avant un possible procès.
Ce dernier débute, donc, finalement aujourd’hui. Jeune Afrique assure que l’instruction a été confiée à un juge antiterroriste et qu’elle a été clôturée il y a près de deux mois. Accusés de « tentative d’atteinte à la sureté extérieure de l’État », les 46 soldats risquent entre cinq et vingt ans de prison.
Les discussions entre Abidjan et Bamako ont pourtant duré jusqu’à la semaine dernière. Le frère Ouattara, Téné Birahima Ouattara, est venu au Mali en sa qualité de ministre de la Défense, avec Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président. La délégation ivoirienne, épaulée par le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a compté sur le soutien de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui menace le Mali de sanctions si les soldats ne sont pas libérés ces prochains jours.
Malgré ce soutien et la médiation togolaise, aucun protocole d’accord n’a été accepté. Selon des sources proches du dossier, Bamako reproche notamment à la Côte d’Ivoire de n’avoir pas effectué les déplacements nécessaires à Bamako.
Que va-t-il désormais se passer ? Si la justice malienne condamne les soldats, Abidjan prendra cela pour une provocation. D’autant que les charges qui pèsent officiellement contre ces soldats sont lourdes. En cas de relaxe, Bamako aura montré à la Cedeao que le Mali reste un partenaire avec qui il faut discuter. Une troisième option est envisageable : qu’une peine minime soit prononcée contre les soldats, qui seraient alors innocentés concernant l’accusation de « tentative d’atteinte à la sureté extérieure de l’État ».