Alors que les États-Unis ont tenté de mettre en place une loi pour sanctionner les pays africains trop proches de Moscou, le vote du texte au Congrès est finalement reporté.
Fin août, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères dénonçait un projet de loi tout juste adopté par la Chambre des représentants des États-Unis. Ce texte devait punir, selon les mots de la ministre, « les nations africaines pour ne pas avoir fait preuve d’une déférence suffisante envers l’Occident » par rapport à la Russie.
Effectivement, quelques mois plus tôt, en avril, la Chambre des représentants des États-Unis avait largement voté en faveur du Countering Malign Russian Activities in Africa Act — comprenez la loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique.
Mais le Sénat devait encore se prononcer avant que cette loi ne soit totalement adoptée. L’Afrique du Sud avait alors appelé la chambre haute du Congrès américain à rejeter le texte qui stipulait que les États-Unis pourraient « demander des comptes aux gouvernements africains et à leurs responsables qui sont complices de l’aide à l’influence et aux activités malveillantes » de Moscou. La loi devait également permettre d’« évaluer régulièrement l’ampleur et la portée de l’influence et des activités de la Fédération de Russie en Afrique qui compromettent les objectifs et les intérêts des États-Unis, et déterminer comment traiter et contrer efficacement cette influence et ces activités ».
Avec, à la clé, des sanctions. En effet, le projet prévoyait de « tenir pour responsables la Fédération de Russie et les gouvernements africains » qui travailleraient ensemble, et seraient ainsi jugés « complices ».
Après un premier échec au Congrès américain, le texte devait être revu et corrigé. Mais selon Africa Intelligence, le projet de loi prévoyant de sanctionner les pays africains jugés trop proches de Moscou ne sera pas réintroduit au Congrès américain après les élections de mi-mandat, comme cela était prévu.
Concernant le texte initial, selon le journal, « le Sénat le juge contre-productif et mal ficelé ». Les pays africains, eux, voient une tentative d’ingérence américaine s’éloigner. Mais après les dix-sept pays abstentions africaines lors du vote visant à condamner l’invasion russe en Ukraine en mars dernier à l’Organisation des Nations unies (ONU), Washington ne cesse de mettre la pression sur le continent.