Face à la concurrence des géants américains, le service de télévision à la demande sud-africain MultiChoice veut proposer à ses abonnés de nouveaux contenus adaptés.
Depuis 2015, Netflix lorgne sur le marché africain. La plateforme américaine de streaming propose en effet des films « nollywoodiens » et de plus en plus de contenus produits et réalisés sur le continent. Selon le cabinet américain Digital TV Research, Netflix vise, à l’horizon 2023, environ 4 millions d’abonnés rien que pour l’Afrique, soit le double de 2018. Et alors que Disney+ vise également une percée africaine, les acteurs du streaming sur le continent font front.
C’est le cas de DStv, la filiale de MultiChoice. Le service de vidéo à la demande a décidé de proposer une offre qui se base sur deux types de productions très appréciées par les abonnés : les fictions locales mais surtout le sport en direct. De nouveaux services qui ont pour objectif de contrecarrer l’expansion des multinationales américaines.
« La concurrence aura lieu, mais nous verrons un certain chevauchement entre les services », indique Calvo Mawela, directeur général de MultiChoice, qui croit en les chances de son entreprise. « En ce qui concerne le contenu que nous avons créé nous-mêmes, nous sommes les meilleurs dans le domaine du sport et le foyer du contenu local dans les langues locales, précise-t-il, cité par l’agence Ecofin. Les gens ont beau parler couramment, ils veulent toujours entendre les langues qu’ils sont capables de parler au quotidien. C’est là que nous pouvons nous positionner ».
Miser sur le direct
Les dialectes auront donc, forcément, une place particulière sur MultiChoice, qui mise avant tout sur l’Afrique du Sud pour tester ses nouvelles offres. Mais la plateforme espère également séduire de nouveaux abonnés sur le reste du continent, et particulièrement dans les pays anglophones.
Et pour concurrencer au mieux Netflix, puis Disney+, MultiChoice misera particulièrement sur son implantation locale, en retransmettant des événements en direct. Et c’est peut-être sur ce point que la plateforme réussira à se démarquer de la concurrence internationale. Car si Netflix et les autres ont les moyens de leurs ambitions, les retransmissions en live d’événements africains ne semble pas, aujourd’hui, dans les tuyaux.
Désormais, les ambitions de MultiChoice sont claires : augmenter le nombre de ses abonnés. Avec DStv, mais aussi via son autre service de streaming, Showmax, qui détient plus de 36 % des parts de marché dans ce secteur en Afrique du Sud.
Les autorités sud-africaines, pour laisser leur chance aux plateformes africaines de streaming, tentent d’imposer aux diffuseurs internationaux de proposer au moins 30 % de contenu africain à leurs abonnés.