L’accord entre l’Union africaine (UA) et la compagnie pharmaceutique Janssen a enfin concrètement avancé. Ce jeudi, l’UNICEF a signé un accord de livraison de 220 millions de doses du vaccin J&J en Afrique, dans le cadre de l’initiative AVAT de l’UA.
Le programme AVAT, initié par l’UA en novembre 2020, commencera à livrer des vaccins : 220 millions de vaccins à dose unique Johnson & Johnson (J&J) sont prévus, dont au moins 35 millions seront livrés équitablement aux pays africains signataires d’AVAT avant la fin de 2021.
L’accord avec l’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) et Janssen avait été signé en mars. Et avec la garantie de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), les livraisons devraient être réalisées en temps et en heure. Ensuite, afin de fluidifier le processus, l’UNICEF garantira la logistique. L’organe onusien a une capacité indéniable à assurer le transport, la sauvegarde, voire la distribution des vaccins. De plus, J&J étant administré à dose unique, l’initiative AVAT permettra à ses signataire de gagner rapidement en efficacité.
La directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore, a déclaré : « L’accès aux vaccins en Afrique a été inégal et injuste, avec moins de 1% de la population actuellement vaccinée contre la Covid-19. Cela ne peut continuer ». L’ancienne diplomate américaine a été à l’origine de la proposition. Ayant pris ses distances avec Washington depuis 2009, elle a pris sa place à la tête d’UNICEF en 2018.
Un drôle d’arrangement donc, entre une républicaine américaine, l’UA, un laboratoire américano-belge et des fonds majoritairement chinois. Sans oublier la réponse positive de la Banque mondiale, qui, jusque-là, s’était opposée à toute vente à crédit des vaccins aux pays africains.
Désormais , le but est clair : créer un véritable apartheid : les vaccinés d'un côté ( la laisse est un peu plus longue), les non vaccinés de l'autre ( libres, mais plus d'exclusion). Le Diable se marre !
— Petrovic Maso (@sissonpetrovic) July 8, 2021
Une solution contre l’apartheid vaccinal ?
D’abord, l’UNICEF a mené la charge en compagnie du CDC Afrique. L’Union africaine n’arrivait pas à trouver un consensus sur la logistique de transport des vaccins J&J depuis mars. Face à l’instauration du « passeport vaccinal » au sein de l’Union européenne (UE), hautement critiqué en Afrique, notamment par la CDC, cette dernière s’est adressée à l’ONU. Au sein de l’Assemblée générale de l’ONU, la réponse a été négative quant à la mise en œuvre d’AVAT avec les moyens de ses missions en Afrique. L’UA ne pouvait pas non plus se permettre d’assurer le transport des vaccins, surtout avec l’initiative COVAX qui monopolise les ressources de la CDC.
L’UNICEF s’est donc proposée, jouissant d’une relative crédibilité dans les Etats africains. Dans le monde, elle a contribué à livrer 100 millions de doses à 135 pays, selon l’ONU. Néanmoins, selon Fore : « Pour vaincre la Covid-19 en Afrique, nous avons besoin de tout le monde ». Avant de continuer : « Cette pandémie a coûté quelque chose à tout le monde, nous ne pourrons y mettre un terme qu’en vaccinant rapidement, avant que le virus ne mute encore et ne se propage ».
Force est de constater, depuis le début de la pandémie début 2020, les divers variants ont provoqué de nouvelles vagues épidémiques dans le monde. L’Afrique est relativement abritée, à l’exception de certains pays. Les mesures sanitaires hétérogènes et leur imposition saccadée a paralysé la vie normale. Seulement quelques pays investissent dans la fabrication des vaccins en Afrique (Algérie, Nigéria..). Les Africains recourent encore à l’achat massif. Les vaccins d’AVAT ne seraient qu’une infime fraction des besoins africains, mais tout vaccin qui contourne le blocus actif de l’Union européenne, autrement appelé apartheid vaccinal, serait bon à prendre.
https://afriquechronique.com/lafrique-daujourdhui/lapartheid-vaccinal-est-il-reconnu-comme-tel/