Fin 2020, alors que l’Algérie négociait avec Pfizer des doses de son vaccin, le laboratoire a imposé d’incroyables conditions, qu’Alger n’a pas pu accepter.
Alors que l’Algérie prévoit la production, via deux usines sur son territoire qui seront opérationnelles en septembre prochain, du vaccin russe Spoutnik V, le pays est confronté à une hausse des contaminations à la Covid-19.
Selon le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse ces derniers jours, les autorités gouvernementales ont « une crainte depuis quelques semaines avec l’augmentation des chiffres ». Le ministre de la Santé redoute particulièrement le virus « avec ses variants, le nigérian, le sud-africain et l’indien ».
Lors de cette conférence, le ministre algérien de la Santé a également été interrogé sur la campagne de vaccination. Celle-ci semble tourner au ralenti, même si le pays espère disposer de 12 à 16 millions de doses au cours de l’année 2021. Certes, 8 000 centre de santé sont répartis à travers le pays, avec des doses du vaccin Spoutnik V arrivées ces derniers jours en Algérie.
Pas de poursuites en cas d’effets secondaires
A la fin de l’année dernière, des doses du vaccin Pfizer avaient été négociées avec le laboratoire américain, l’opération a finalement capoté. Le ministre de la Santé a raconté le bras de fer entre Alger et Pfizer. « En novembre, nous avons négocié avec Pfizer, mais il nous a mis dans une situation que nous ne pouvions pas accepter dans la mesure où il nous a demandé d’acheter un certain nombre de vaccins, de payer en avance et d’exonérer totalement Pfizer de toute poursuite dans le cas où le vaccin aurait des effets secondaires », a-t-il expliqué. « Nous ne l’avons pas accepté, nous ne l’acceptons toujours pas », a ajouté Abderrahmane Benbouzid.
De quoi refroidir les ardeurs algériennes, le pays s’étant ensuite tourné vers d’autres vaccins. Contacté par Jeune Afrique, la branche française de Pfizer s’est déclarée incompétente pour répondre aux questions du magazine. Abderrahmane Benbouzid, lui, précise que ce « chantage » a été à l’origine de nouvelles discussions entre Alger, Londres, Moscou et Pékin. « Nous avons engagé très rapidement des discussions avec la Chine pour Sinopharm, avec AstraZeneca, Gamaleya ou le fonds d’investissement direct russe qui produit le vaccin Spoutnik V », a indiqué le ministre algérien de la Santé.