Les médias ont relayé des informations déroutantes concernant le mouvement #FreeSenegal ce matin. Il semblerait que plusieurs comptes Twitter, animés de l’étranger, aient stimulé la tendance depuis l’emprisonnement de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko.
Selon la lettre Africa Intelligence, la présidence sénégalaise aurait reçu les preuves de l’implication de milliers de comptes Twitter animés dans des pays étrangers dans le soulèvement populaire de mars, qui s’était joué en partie sur les réseaux sociaux. Des notes techniques auraient été remises au chef des renseignements sénégalais. Selon le contenu de ces études, des milliers de comptes Twitter ayant relayé la tendance #FreeSenegal étaient coordonnés et probablement payés ou créés par une société.
Des milliers de comptes animés hors du Sénégal
En effet, au Sénégal, depuis le 3 mars, une déferlante de manifestations a secoué le pays. Au début de la contestation, le parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), cherchait à faire libérer son leader Ousmane Sonko. Ce dernier a été accusé de viol et faisait objet d’une procédure judiciaire.
Après des manifestations parfois violentes, le hashtag #FreeSenegal est né sur les réseaux sociaux. Le mouvement qui s’est créé contre le gouvernement de Macky Sall, s’il est né de façon spontanée, aurait donc, ensuite été alimenté de façon presque automatisée sur Twitter. Au fil des manifestations, onze protestataires étaient décédés.
Néanmoins, en signe d’apaisement, le président sénégalais a lancé un appel à la justice. Cette dernière a accepté de libérer Sonko en le plaçant sous contrôle judiciaire. Depuis, le mouvement #FreeSenegal a commencé à perdre de son dynamisme sur Twitter. L’intervention des chefs des confréries religieuses, éminents personnages de la société sénégalaise, a aussi soutenu l’effort de paix du gouvernement.
De la Birmanie au Sénégal, en passant par Riyad
Il semble donc que le mouvement sur les réseaux sociaux ait donc été le fruit d’une stratégie de communication digitale bien ordonnée, après des débuts spontanés. En effet, des comptes Twitter ayant retweeté des publications sous #FreeSenegal auraient, comme point commun, d’avoir fait la promotion, avant le 3 mars, des Rohingyas de Birmanie ou de l’idéologie wahhabite. Des comptes coordonnés, qui se retweetaient entre eux. Ce qui tend à confirmer l’hypothèse d’une intervention étrangère dans le mouvement #FreeSenegal.
Selon des sources concordantes, c’est surtout d’un autre pays africain qu’aurait été alimentée cette action contre le pouvoir sénégalais. En effet, affirme au Journal de l’Afrique un spécialiste de la veille digitale, « 46 % des comptes Twitter ayant posté des messages avec le hashtag #FreeSenegal étaient basés au Nigeria ».